vendredi 7 octobre 2011

Ce qui nous lie...Gaëlle Pingault


Signalement  : Pingault Gaëlle (tiens ca rime avec nouvelles)
Année de Naissance : 1976 ( 13 ans pendant la chute du mur de Berlin, 18 ans l'année ou Nelson Mandela est élu président de l'Afrique du Sud, 25 ans le 11 septembre 2001 (pas besoin de vous faire un dessin)...
Qualification : Auteure, rieuse et vivante.

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Dame Pingault (j'aime bien l'appeler comme cela, il y a un côté médiéval qui lui va bien je trouve, pas vous ? non tant pis, ça m'appartient alors)...Dame Pingault disais-je,  quand elle ne court pas entre le temps qui veut la rattraper entre une vie de famille millimétrée comme du papier à musique (comprenne qui voudra) et son métier d'orthophoniste, elle rêve et noircit des pages blanches avec son écriture bien à elle, des pleins et des déliés alignés jamais d'arabesques. L'écriture de Gaëlle est comme la fille nette, sans bavures, ni fioritures.

Elle consigne les mots d'enfants, surtout ceux de Lou, sa fille. La maman les tricote mailles par mailles afin de s'en faire un manteau chaud, un pull Doudou, que l'on ressort quand il fait trop froid non pas à l'extérieur mais quand on ressent un espèce de vide à l'intérieur de soi.

Et puis, elle gratte toutes les blessures assassines, de celles qui nous laissent des cicatrices sur la peau.
Adepte du tri sélectif, elle récupère les maux , ceux que l'Ankou a laissé tombé du bout de sa faux. Elle les dépose à la consigne, rien ne se perd et elle a raison. Elle recycle ce qui peut encore l'être afin de le faire exister une seconde fois sous sa plume. Gaëlle récupère les petits bonheurs avant qu'ils ne se sauvent pour de bon et  ne désespère pas mettre un point final à cet empêcheur de danser en rond.

Orthophoniste de son métier, elle aide les sujets malmenés qui ne trouvent plus le verbe pour s'exprimer. Attentive, elle observe, écoute, entend et trouve des clés pour les aider à renouer avec le fil qu'ils avaient perdu...

Ce fil ténu que l'on retrouve entre chaque nouvelle de "Ce qui nous lie" et tous ses personnages qui  réglent des comptes avec la vie. Cette vie qui est tout sauf un cadeau  mais plutôt un fardeau.

Si les nouvelles du premier opus "On est pas préparé à ça" étaient plus linéaires, celles de "Ce qui nous lie", sont plus abruptes et nous révèle une autre facette de l'auteure. Gaëlle auteure vivante, rieuse mais pas dupe.

La fille de 1976 nous fait partager ses peurs, ses craintes mais aussi ses espoirs en faisant la nique au temps qui passe et à ce putain de calendrier dont les dates anniversaires nous retiennent comme une prison.

Me revient pour finir ce billet, un extrait d'une chanson de Enzo Enzo "Ce rien qui nous lie".


Ce rien qui nous lie
Et nous fait don du hasard
N'a pas toujours pris
Un chemin facile
Mais en silence
De singuliers raccourcis
Ce rien qui nous lie
Qui nous attache et qui nous fait plier aussi



Mon tiercé gagnant parmi ces 15 nouvelles de ce kaléïdoscope, mais ce choix n'engage que moi (et c'est mon blog je choisis ce que je veux nanméo).

Compte rond
Trois inséparables
Réveillon et bikini


2 commentaires:

Annick Demouzon a dit…

Jolie Chronique de dentelle pour un recueil qu'on imagine aussi joli et aérien. Heureusement, je vais rencontrer Gaëlle et son livre à Ozoir...

Sylvette Heurtel a dit…

Comme c'est joli, c'est fort bien dit et ça donne envie!